La première journée de Gare Remix à Lyon, un événement collaboratif inspiré de Museomix, s’est terminée en plénière par la présentation des projets des 7 équipes.
Une journée a suffi à briser la glace… En arrivant hier matin, les participants ont découvert leur équipe avant de visiter leur terrain de jeu : la gare Saint-Paul. La matinée leur a surtout servi à partager leur parcours et leurs compétences. Chaque équipe est pluridisciplinaire : elle comprend un bricoleur numérique, un conteur, un urbanophile, un expert du quotidien et un joker.
Pas vraiment de pause-déjeuner : tout le monde veut avancer. On prend une assiette sur un coin de table et on continue de phosphorer sur les usages de la gare et les besoins des usagers. Et ça marche ! L’après-midi passe. Après des heures de réflexion, il est temps d’aller voir l’espace à réinventer. Une équipe envoie même un de ses membres filmer – avec un expert-gare – dans le cockpit du tram-train pour tester une de ses idées. Finalement, ils ne la retiendront pas, mais ce moment leur a permis d’avancer, par l’expérimentation concrète.
En début d’après-midi, les coachs des ateliers sont un peu démunis dans l’attente des premières sollicitations. Pas facile d’imaginer un prototype en carton, en bois ou en 3D quand rien n’est encore concret ! « On n’ose pas s’approcher pour ne pas les déranger, tant ils sont concentrés », exprime Soriana, d’En Goguette, qui crée du mobilier et de la décoration en carton sur-mesure. « Si ça se trouve, plein de projets sont en train de naître, mais on n’en sait rien. On se languit que ça parte ! » Les deux Arlésiennes sont rapidement servies puisque peu de temps avant la plénière, une équipe les sollicite.
Toute la journée, une équipe accueille le grand public devant la gare. Nadège, en poste à la région, livre une analyse intéressante des passants, lors de cette première journée. Elle distingue plusieurs publics : les riverains, plutôt enthousiastes, curieux de venir découvrir les projets dimanche ; les professionnels des usagers, bons connaisseurs des problématiques adressées ; et les usagers eux-mêmes, plutôt en demande de services commerciaux « classiques » (pressing, restauration…). Surtout, elle prend un plaisir visible: « ça fait du bien de sortir de nos bureaux. On est dans la vraie vie, avec de vrais usagers ».
Enfin, le grand moment de la journée : les pitchs, en plénière ! A un quart d’heure des pitchs, certains groupes n’ont toujours pas d’idée précise. Il faudra bien tomber d’accord parce que ne rien présenter est inenvisageable ! Pourtant, les 7 équipes vont bien exposer une idée, à laquelle les autres réagiront ensuite.
- Les passagers (bleu clair) imaginent un jardin d’été relayé par une serre d’hiver, avec du mobilier façon « comme à la maison ». A la recherche d’un canapé, ils l’ont trouvé dans la soirée !
- Les aboyeurs (noir) proposent un jeu collaboratif où les groupes d’usagers se challengent en pédalant. Le vélo devient ainsi vecteur de jeu et de lien social.
- Les buffetiers (jaune) élaborent des expériences sensorielles – visuelles et sonores – dans un tunnel pour faire voyager les usagers. « A compléter d’un déclencheur low tech qui permette la sérendipité », leur conseille Christophe Abrassart.
- Les enrayeurs veulent, eux, détourner l’espace et le temps de manière poétique. Leur idée : faire un décompte et faire décoller la fusée au départ du train. Mais ils font face à un problème de taille : le classement de la gare comme monument historique !
- Les lampistes trouvent le moyen de captiver la salle, fatiguée de cette journée intense : un sketch, et tout le monde sourit. Ils proposent un système de recyclage qui permet de faire gagner des billets de train aux voyageurs tout en reboisant la gare.
- « Les aiguilleurs ont pris l’idée de remixage au pied de la lettre ! », plaisante Emile Hooge, un des propulseurs de projets. Ils proposent en effet des générateurs d’histoire, dont il reste encore à définir les modalités (mode d’écriture et sources…).
- Enfin, les brise-glace veulent aider les voyageurs à créer du lien pendant les temps d’attente. En clair, si un co-passager a un centre d’intérêt dont il aime discuter, l’échange aura bien lieu. « Mais pas question pour autant d’utiliser le système d’information des voyageurs », prévient Olivier Berzane, de la SNCF.
Christophe Monnet, d’Erasme, rappelle enfin aux équipes d’affiner leurs besoins pour que les coachs des ateliers puissent les accompagner au mieux. Rapide buffet, discussions animées : chacun repart, content et fatigué, prêt à attaquer aujourd’hui une deuxième journée de remix.
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